Stockés en Gironde, les masques de l'Éducation Nationale dont la date d'utilisation était dépassée ont été détruits. Dans un article publié le 19 décembre 2022, Sud Ouest précise qu'il est question de « 100 millions de masques » : une décision qui interroge.
Les difficultés d'approvisionnement de l'État au sujet des masques FFP1 et FFP2 ont laissé place à un surplus de stock. Le ministère, interrogé par Libération, explique que « plus de 220 millions de masques FFP1 et FFP2 » ont été livrés au MENJ par Santé Publique. Il ajoute que « ces masques sont issus du stock stratégique de l'État, avec la caractéristique d'avoir une date de péremption très rapprochée, allant de quelques semaines à quelques mois ».
Après avoir livré, en janvier et février, tous les masques nécessaires aux enseignants, à raison d'« une boîte de 50 masques FFP1 par enseignant et par mois, en plus des masques FFP2 remis aux enseignants de maternelle », le gouvernement a conservé les masques restants. Leur date de péremption allait jusqu’à « septembre 2022 ».
Pourquoi ne pas avoir gardé ces masques ? En 2020, le ministère du Travail affirmait que l'on pouvait utiliser les masques périmés s'ils étaient toujours intacts, si la qualité des matériaux n'était pas dégradée, et s'ils avaient été stockés dans de bonnes conditions. A priori, c'était le cas ici. Une étude réalisée la même année a montré que les masques pouvaient être utilisés même après péremption.
Cette problématique n'est pas nouvelle : en mai 2020, une enquête publiée par Le Monde révélait que « 616 millions de masques » avaient été détruits parce qu’ils étaient périmés. Des tests avaient permis de déterminer quels masques étaient encore utilisables ou non. Le ministère interrogé par Libération répond : « Non, nous n'avons pas testé les masques arrivés à péremption, car nous n'avons jamais imaginé distribuer, en 2022, à nos personnels, des masques FFP1 ou FFP2 périmés. […] Compte tenu de l'absence de tension sur les approvisionnements en masques, l'utilisation de masques périmés n'a pas été envisagée ».
Il reste toujours des millions de masques en stock, selon le ministère de l'Éducation, mais ils pourraient être détruits, à leur tour, s'ils ne sont pas utilisés d'ici leur date de péremption.
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