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• LA CLASSE MATERNELLE • N° 312 • 10/2022
AU CŒUR DU MÉTIER
MA VIE D’INSTIT
par Mathieu Laborde
Ils grandissent en observant les moutons brouter
l’herbe, admirent la neige sur les sommets… Ils ont la
chance de pouvoir profiter de la mon-
tagne été comme hiver et aussi des lacs
environnants. L’hiver, nous organisons
régulièrement des sorties en raquettes,
les enfants en sont friands ! Une anec-
dote amusante et qui en dit long : un de
mes premiers jours de neige à l’école,
j’ai eu la surprise de voir tous les élèves
arriver en combinaison de ski ! C’est une
habitude ici, pour pouvoir jouer dans la
neige confortablement !
Comment proposer l’activité « raquettes »
à des enfants dematernelle ?
Il faut rester pragmatique, bien évidemment, il ne
s’agit pas d’emmener de si jeunes enfants en haute
montagne ! Avant même de démarrer l’activité, avec
l’Atsem, nous devons déjà équiper les enfants et je
peux vous assurer qu’enfiler les 25 paires de raquettes,
c’est sportif… Nous commençons par des ateliers
de découverte à proximité de l’école. Les élèves
progressent assez rapidement et, après quelques
séances, ils sont en mesure d’effectuer une sortie
randonnée, à leur plus grande joie. Pour moi, c’est
incroyable de pouvoir proposer cette activité à des
élèves de 4 ou 5 ans et c’est tellement chouette de
les voir ainsi déambuler ! Oui, dans mon école, nous
savourons pleinement l’environnement qui nous
entoure…
◗
Après une reconversion professionnelle,
Émilie
enseigne maintenant en maternelle
depuis plus de 4 ans. Elle travaille dans une école quelque peu hors-normes car
située dans un cadre exceptionnel, perché dans la montagne ! Elle nous parle des
activités qu’elle met en œuvre avec ses élèves dans un environnement si particulier.
Peux-tu présenter ton parcours ?
J’ai 41 ans.Après avoir exercé 10 ans lemétier de délé-
guéemédicale, jeme suis rendu compte
qu’il correspondait demoins enmoins à
mes envies…J’ai donc décidé de revenir
vers un de mes rêves inassouvis : deve-
nir maîtresse ! J’ai préparé les épreuves
de manière intensive, et j’ai réussi le
concours en 2014. J’ai commencé ma
carrière sur un poste de titulaire rem-
plaçante dans le Nord, puis, l’année
suivante, j’ai changé de région pour
suivremon conjoint… en Haute-Savoie !
Dès lors, j’ai occupé plusieurs postes
avant d’intégrer une classe de maternelle en 2018,
mais je suis toujours restée dans la même petite
école. Celle-ci a la particularité d’être située tout en
haut d’une colline, à 850 mètres d’altitude, consti-
tuant par ailleurs le point le plus haut de notre petite
ville. La cour de récréation jouxte les pâturages et
offre une vue panoramique sur les montagnes. Que
de différences avec le plat pays d’où je viens !
En quoi l’environnement de l’école peut-il
intervenir sur ta façon d’enseigner ?
La situation géographique de l’école lui confère cer-
taines singularités et interfère inévitablement dans
notre pédagogie ! Nous pouvons profiter pleinement
de ce cadre extraordinaire, ne serait-ce que lors des
temps de récréation. Nous sentons que les élèves
sont, dans l’ensemble, très connectés à la nature.
« Nous savourons pleinement
l’environnement qui nous entoure »
© DR