Table of Contents Table of Contents
Previous Page  38 / 124 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 38 / 124 Next Page
Page Background

38

• LA CLASSE MATERNELLE • N° 312 • 10/2022

AU CŒUR DU MÉTIER

LES FONDAMENTAUX

Contact

baudotc@live.fr

Des mots plus complexes parviennent à

être lus :

PRODUIRE EN ÉCRIVANT

L’écriture, acte plus concret donc plus

engageant que la lecture, me permet

aussi de faire produire aux enfants les

sons qu’ils entendent. Loin d’un exercice

purement formel de traçage de signes

(qu’il convient aussi de faire, mais pas en

même temps), je commande à mes

élèves des « mots » simples et adaptés à

leur niveau comme ici Robin, MS, qui est

parvenu à écrire le mot

LOU

.

L’écriture est préconisée par le document

officiel. Elle permet demettre en action la

recherchementale des enfants, et d’accé-

der peu à peu au principe alphabétique.

Robin, MS,

sait écrire

des mots à

la demande

et commence

à déchiffrer

des mots.

© Photos C. Baudot

Dans le numéro de décembre :

Le choix des mots de vocabulaire

.

MONAVIS

Pas de syllabes au départ

Pour ne pas amener de confusion dans la tête des enfants, je

n’évoque jamais les syllabes au départ de l’apprentissage.

Je me suis rendu compte que lorsque je commençais par

l’apprentissage des syllabes en même temps que celui

des sons, les enfants se mélangeaient les pinceaux en

ne parvenant pas à comprendre que les lettres doivent

d’abord être bruitées avant de les associer en syllabes.

Lorsque j’évoque mon choix, on me rétorque toujours que

taper les syllabes est simple et permet de prendre du recul

sur les mots. C’est exact, mais malheureusement, le chemin

qu’indiquent les syllabes n’est pas le bon : il faut d’abord

montrer le chemin sonore, phonologique. Une fois que

ce chemin est bien compris, on peut aller plus loin vers la

lecture en abordant la combinatoire, en joignant les lettres

entre elles pour former des syllabes; pas avant.

Pour découvrir la complexité d’une activité comme la lecture,

ce n’est pas en lui donnant d’un coup toutes les clés qu’on

peut aider un apprenant. Au contraire, en faisant ainsi,

on va le noyer. Au départ, il faut bien analyser ce qui fait

obstacle à sa compréhension pour en retirer l’élément

prioritaire qui va lui permettre de modifier sa conception.

Pour l’accès à l’écrit, pour comprendre la lecture, les

chercheurs ont découvert que l’enfant s’imagine que les

mots sont des dessins, des idéogrammes. Il s’agit donc

pour l’enseignant, en priorité et uniquement, de lui faire

comprendre qu’on doit transformer les lettres en sons pour

apprendre à lire.