LA CLASSE MATERNELLE • N° 292 • 10/2020 •
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C
C
haussette
:
Je ne comprends rien ! Il faut coller
la feuille bien droite, mais je n’y arrive pas !
L
e maître
:
Est-ce qu’on peut aider, Chaussette ?
U
n
enfant
:
Oui, je m’en occupe… Ça y est, j’ai
collé la feuille, bien comme il faut. C’est bon, tu as
fini !
C
haussette
:
Oh, non !
L’
enfant
:
Mais tu m’as demandé de l’aide, tout
est fait maintenant. Tu pourrais me dire merci au lieu de rouspéter !
C
haussette
:
Je ne sais toujours pas coller la feuille. Et la prochaine fois, si tu ne veux pas
m’aider, ou si tu es occupé, je me ferai gronder par le maître !
L
e maître
:
Est-ce qu’on se fait gronder quand on ne sait pas faire un travail ?
L
es
enfants
:
Non, jamais !
L
e maître
:
Pourtant, Chaussette a raison.
L
es
enfants
:
Pourquoi ?
L
e maître
:
Chaussette, explique-leur !
C
haussette
:
Eh bien, comme vous m’avez donné un poisson, je vais manger aujourd’hui,
mais comme vous ne m’avez pas appris à pêcher, j’aurai faim… dès demain. Et j’ai bon
appétit !
L
e maître
:
En fait, Chaussette raconte à sa façon un proverbe qui dit : « Si tu donnes
un poisson à un homme, il mangera aujourd’hui. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera
toute sa vie. »
L
es
enfants
:
Cela veut dire qu’en lui apprenant à se débrouiller toute seule, elle sera plus
heureuse ?
C
haussette
:
Oui ! Je serai plus heureuse si je sais coller une feuille toute seule, comme
une grande, pour toute la vie !
L
e maître
:
Oui, donc pour aider quelqu’un, il ne faut pas faire le travail à sa place.
Il faut lui donner des conseils, en faire un petit bout, lui servir de modèle, l’encourager…
L
es
enfants
:
Comme toi, le maître, alors !
L
e maître
:
Oui, c’est cela.
C
haussette
:
Bon, on s’y remet ? J’aimerais bien apprendre à en coller, des feuilles.
Et après, je mangerais bien un petit poisson, cette conversation m’a ouvert l’appétit !
Aider ses camarades