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LA CLASSE MATERNELLE • N° 279 • 05/2019 •

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La LIBRE PAROLE des

enseignants

est-elle

vraiment MENACÉE ?

Le préambule de « l’école de la confiance » a fait

dire à certains que la libre parole des enseignants

pouvait être menacée. Écoutons ce qu’en dit le juriste

Bernard Toulemonde :

Le devoir de réserve découle du principe de neutralité de l’État

et des services publics et des

devoirs généraux des personnels, énumérés dans le statut général de la fonction publique :

dignité, impartialité, intégrité et probité, neutralité et laïcité.

Mais il résulte aussi d’une jurisprudence

, fort subtile, qui, au fil des décisions, délimite ses

contours, à partir de trois éléments :

1) Les fonctions de l’agent :

le devoir de réserve est d’autant plus exigeant que l’agent exerce des

responsabilités hiérarchiques, pouvant aller jusqu’à un devoir de stricte loyauté pour les hauts

fonctionnaires. À cet égard, les enseignants, compte tenu de la nature de leurs fonctions et de

leur situation, disposent d’une large liberté d’expression.

2) La nature des actes ou des propos

, selon qu’ils sont sanctionnés par la loi (racisme, antisémi-

tisme), violents ou injurieux, au contraire des critiques même sévères. Les responsables syndicaux

disposent d’une grande liberté dans leurs propos.

3) Les personnes auxquelles s’adresse l’agent :

l’obéissance hiérarchique impose une retenue à

l’égard des supérieurs hiérarchiques, mais en ce qui concerne le public des enseignants, l’âge

des élèves est déterminant : liberté quasi totale dans l’enseignement supérieur, mais stricte réserve

dans l’enseignement primaire.

© Lunarts studio-Shutterstock

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