Quels mots viennent à l’esprit quand on pense aux enseignants ? Vocation ou sacerdoce ? Investissement, passion ou démission ? Fonctionnaire, cadre de la République ou acteur éducatif ? Vacances ou semaine surchargée ? Etc. L’image des professeurs des écoles s’est dégradée : il fut une époque où ils étaient respectés, aujourd’hui ils se sentent décrédibilisés par la société tout entière.
C’est une fracture, à la fois difficile à cerner et à réduire. Lisons le témoignage d'Olivia, dont c'était la 29e rentrée en septembre dernier.
« Avant nous encouragions les jeunes à exercer ce métier, maintenant nous le déconseillons. On n’a cessé d’allonger notre temps de travail. Nous avons tout perdu au fil des ans : logement de fonction, retraite à 55 ans, disparition des réseaux d’aides… et la pénibilité de notre travail s’est accrue. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, deux fois par semaine, nous travaillons sur notre temps de déjeuner. Et cela, sans parler des nombreuses réunions après la classe et le travail toujours plus complexe avec des enfants plus durs ou alors handicapés et sans AVS… Bref, nous travaillons plus et on gagne moins, sans être reconnus pour le travail accompli ! Avec des conditions de travail d’année en année plus ardues. Ah ! j’allais oublier : nous n’avons pas de médecine du travail, juste une visite en début de carrière… Comment voulez-vous, sincèrement, séduire les jeunes d’aujourd’hui ? »
Etes-vous d'accord avec Olivia sur vos conditions de travail ?