Entre le 9 et le 15 novembre, tous les élèves à compter du CE2 pourront répondre à un questionnaire anonyme pour prévenir les situations de harcèlement scolaire. Le dispositif questionne les syndicats enseignants qui dénoncent la précipitation du gouvernement.
Les personnels de direction ont reçu les modalités de passation du questionnaire le 23 octobre dernier, pendant les congés de la Toussaint. La Journée nationale de lutte contre le harcèlement, le 9 novembre 2023, marque le début du dispositif. Les élèves pourront remplir, s’ils le souhaitent, « une grille d’auto-évaluation non nominative visant à évaluer s’ils sont susceptibles d’être victimes de harcèlement scolaire ». À cet effet, « deux heures du temps scolaire seront banalisées entre le jeudi 9 novembre et le mercredi 15 novembre ».
Quelles sont les modalités ?
Le questionnaire répond à une mise en place précisée par le gouvernement. Il s’inscrit dans « une séquence dédiée à la lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement ». Il est réalisable « sur la base du volontariat : vous n’êtes pas obligé de remplir le questionnaire ou de répondre à toutes les questions » et vous le faites « de façon anonyme ». Le professeur est chargé de rappeler les consignes de passation du questionnaire, de répondre aux interrogations des élèves et d’accueillir leurs témoignages si certains souhaitent s’exprimer en privé avec lui.
Pour les élèves du CE2 au CM2, le questionnaire compte 33 questions, réparties en plusieurs thèmes. À savoir : « Avant d'aller à l'école », « À l'école », « Sur internet ou sur les écrans » et « Comment te sens-tu ? ». Il s’agit pour les écoliers de cocher une case correspondant à « Jamais », « Parfois », « Souvent », « Très souvent » en réponse aux questions.
Un agenda « trop serré » (Unsa éducation)
Le syndicat regrette le peu de temps laissé aux personnels de l’éducation entre le moment où ils ont reçu les instructions et le moment dédié pour faire passer les questionnaires. En effet, cela représente un « délai de trois à dix jours au retour des congés pour organiser la journée banalisée ». Selon l’Unsa Éducation, cela risque « de rebuter alors que le dispositif devrait susciter la totale adhésion indispensable des équipes pédagogiques pour la réussite de ces deux heures ». Sud-Éducation souligne l’effort du ministère, qui laisse aux établissements jusqu’au 15 novembre pour organiser les deux heures de prévention contre le harcèlement scolaire. Il « semble avoir compris que l’urgence ne doit pas être synonyme de précipitation ».
ID-FO et la Fnes-FP-FO regrettent que les personnels aient encore la charge de la prévention, de la détection et des solutions face au harcèlement scolaire, alors qu’ils sont de moins en moins nombreux. C’est pourquoi les syndicats demandent la mise en place de « vraies formations à l’identification et la prise en charge des situations de harcèlement dans les écoles et les établissements scolaires ». Actions qui sont prévues par le gouvernement, lequel indique souhaiter « former tous les personnels à la lutte contre le harcèlement scolaire ».
ID-FO : Syndicat indépendant des personnels de direction de l’Éducation nationale
Fnes-FP-FO : Fédération Nationale de l’Enseignement de la Culture et de la Formation Professionnelle Force Ouvrière
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