Au retour de ces premières « petites vacances », c’est toujours pareil. Entre l’ATSEM qui raconte son périple au Cap-Vert et la cuisinière qui nous a rapporté des douceurs de Cuba, moi, au mieux, c’est galettes bretonnes. Mais comment font-elles ? Il est sûr que leur retraite imminente, la maison payée et l’éducation des enfants achevée leur octroient des possibilités de thalasso, conduite de décapotables et découverte du monde que je n’envisage pas encore au volant de ma trois portes en fin de course. Et tout ça pendant les vacances scolaires avec une paye de fonctionnaire territoriale !
Moi, mes vacances ?
Comme le comique à qui on demande de faire une blague sur commande, au pied levé, comme ça, entre le fromage et le dessert, moi, on me demande de m’occuper des enfants des autres. Normal, c’est mon boulot ! Des fois que cela me manquerait pendant mes loooongues vacances. « Parce que tu comprends, on travaille, nous. » Ah, parce que je bulle, moi ? Oui, il m’arrive de coller des gommettes, ça ne fait pas tellement débordée mais c’est pour les futurs jeux que je proposerai en classe ! Imagine que je te demande d’emmener mon petit dernier pendant ta semaine au ski : « Tu sais, je dois faire mes livrets, moi. » Sûre que tu apprécierais…
Mes vacances sont sacrées !
Enfin… elles seraient restées sacrées si j’avais été fille unique ou si je n’avais pas été prof ! L’été dernier, j’avais enchaîné la très longue dernière période scolaire avec la garde de mes neveux et nièces, dès le premier samedi. De fait, mon mois de juillet s’était réduit à peau de chagrin entre les couches de l’un et l’animation d’activités pour les autres. « Mais non, ce n’est pas la peine de l’inscrire au stage de sport deux heures par jour. Tu gères ça toute l’année, tu sais les occuper les mômes, toi. Tu fais ça tellement bien ! » Oui, bien sûr. Et si je le faisais mal, ce serait pareil. En plus, lorsque nous n’avons plus d’élèves l’été, nous n’abandonnons pas pour autant notre propre progéniture au bord de la route…
J’ai trouvé la solution
L’année prochaine, pour éviter mon burn-out estival, je me réserve la première semaine. Rien que pour moi, seule avec de la musique, des livres, du « je ne m’occupe que de moi » dans un studio, une grange en rénovation, au fin fond de la campagne, mais seule avec le silence ! Ensuite, les batteries rechargées devraient me permettre de me réconcilier avec le monde. Mais pour le moment, ils sont tous prévenus. J’ai annoncé depuis longtemps qu’à la Toussaint, j’avais réservé et que je partais les deux semaines, loin, très loin, autant que faire se peut. J’hésite encore entre une cellule cistercienne isolée du monde et du woofing dans le Larzac entourée des amis de Panurge. Quitte à annuler à la dernière minute quand ils auront trouvé leurs solutions de garde…