Les enseignants se font rares, pour pallier ce problème la Cour des comptes prévoit des mesures qu’elle détaille dans un plan publié le 1er février 2023. Elle propose de recruter davantage avec de nouvelles modalités (entretiens, contrats de 3 à 5 ans) et de mieux préparer les étudiants.
Le rapport publié par la Cour des comptes vise à résoudre un problème qui touche le système éducatif depuis plusieurs années, celui du manque d’attractivité du métier et des difficultés à recruter de nouveaux professeurs. Crise de recrutement qui « exige des pouvoirs publics des actions vigoureuses, au risque [si rien n’est fait], d’accepter la dégradation déjà sensible de la qualité des recrutements », selon la Cour des comptes. « La dégradation de l’image du métier enseignant, ses conditions d’exercice et sa rémunération pèsent aussi largement sur son attractivité », ajoute-t-elle.
La réforme de 2019, censée résoudre ce problème, n’a pas suffi.
Vers une « refonte » des modes de recrutement
D’abord, la Cour prévoit « d’aménager les modalités de recrutement dans les académies qui peinent à pourvoir les postes de professeurs des écoles, ou ceux du second degré pour les disciplines en tension ».
Pour cela, les recteurs pourraient « recruter sur diplômes », un contrat d’une durée pluriannuelle (trois à cinq ans), pendant laquelle les candidats s’engageraient à rester en poste à la fin des cinq ans, le candidat pourrait « demander sa titularisation ou opter pour une autre carrière ». Ce recrutement « aurait lieu en fin de deuxième année de master », et comprendrait des « entretiens de recrutements en académies ». Les candidats en voie de reconversion seraient concernés.
La Cour des comptes souhaite « mieux construire la formation des futurs professeurs des écoles sur un continuum de cinq années ». Des licences « professionnalisantes » devraient aussi être créées.
Pour les enseignants contractuels, « une formation obligatoire d’au moins une semaine avant une première prise de poste » est prévue afin de mieux les accompagner.
Des mesures insuffisantes ?
La Cour des comptes l’affirme : « la position sociale de la fonction enseignante et l’attractivité du métier doivent être une véritable priorité interministérielle, affichée et traduite en moyens ».
Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, interrogée par AEF info, n’est pas « favorable à des recrutements locaux par le recteur, car ça pose problème : les contractuels actuels n’ont pas le niveau requis et n’ont pas la formation qui suit derrière. Résultat : ils abandonnent ou ne sont pas renouvelés ». Elle ajoute que « 10 à 20 jours de formation » sont largement insuffisants : « la formation doit être effectuée en Inspé, par des formateurs, sur de la didactique notamment, avec de l’observation de classe ».
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, pense que « la contractualisation est une mauvaise solution car elle est porteuse de nombreux dangers en étant synonyme de précarité et de remise en cause du statut de la fonction publique ».
Un rapport qui laisse perplexe, et qui interroge, alors qu’il est encore tôt pour en tirer des conclusions.
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