Le 11 octobre 2023, Gabriel Attal a rappelé au Sénat qu’il comptait mettre en place de nouveaux modèles de formations pour répondre à la demande des professeurs. Celles-ci se dérouleraient hors temps de face-à-face avec les élèves à partir de la rentrée 2024.
Si les professeurs se plaignent souvent d’un manque concret de formation et qu’ils se tournent vers Internet pour pallier ce manque, il semble que le gouvernement l’ait remarqué et souhaite faire changer les choses. Par an, les personnels de l’Éducation nationale ont suivi en moyenne 1,3 jour de formation continue, selon le rapport annuel de l’état de la fonction publique de 2023. Un constat alarmant.
L’idée de Gabriel Attal
Pour tenter de sauver la formation continue, le ministre de l’Éducation nationale propose d’organiser 100 % du temps de la formation en dehors des heures de cours, afin de « limiter au maximum le nombre d’heures perdues ». En effet, si un collègue s’absente pour se rendre en formation, il convient de le remplacer. Or, dans la situation actuelle, il est difficile de trouver des remplaçants.
« Cela va se mettre en place de manière progressive : 30 % de la formation continue hors temps de face-à-face en cette rentrée, 50 % au 1er janvier et 100 % à la rentrée prochaine », précise Gabriel Attal.
Depuis la rentrée de cette année, les rectorats travaillent à mettre en œuvre cette évolution. Ils proposent davantage de formations courtes, plus « proche du terrain » ou bien placées en début de vacances scolaires.
« Le ministère va finir par tout simplement tuer la formation continue » (Snalc)*
Les syndicats enseignants n’ont pas manqué de réagir à la suite des annonces de Gabriel Attal. Ils craignent une surcharge de travail pour les professeurs et formateurs, qui verront leurs journées s’allonger. Le Snes (Syndicat national des enseignements du second degré) dénonce « un alourdissement du temps de travail d’une profession déjà épuisée ».
Aussi, les formateurs sont de moins en moins nombreux, comme le souligne Sophie Vénétitay du Snes, qui reçoit « pas mal de retours de démissions en bloc de formateurs ». Le Sgen (Syndicat général de l’Éducation nationale) assure quant à lui que « certaines académies annulent une grande partie des formations prévues », à cause d’une « absence de formateurs volontaires » et de « l’absence d’enseignants volontaires pour se former hors temps de travail ».
Alors qu’une étude menée par le Réseau Canopé montre que 93 % des enseignants affirment avoir besoin d’une formation, qu’ils souhaitent suivre principalement les matins ou les après-midi de semaine, la question de la formation continue reste en suspens.
*Snalc = Syndicat national des lycées et collèges
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