L’étude Pirls, qui vise à comparer les résultats scolaires des élèves de CM1 entre les différents pays, a publié son compte-rendu le 16 mai 2023. Le niveau de lecture des élèves français interroge, parce qu’en deçà de la moyenne européenne.
Tous les 5 ans, l’IEA (association internationale indépendante pour l’évaluation scolaire) met en place une étude nommée PIRLS, qui vise à évaluer les progrès des élèves des pays européens en lecture et compréhension de l’écrit. La Depp est en charge de ce dispositif en France.
L’organisation
Les élèves participant à l’étude sont choisis au hasard, par le biais d’un tirage au sort d’écoles représentatives, puis d’un nouveau tirage parmi les classes de CM1. En France, 184 écoles sont concernées et 5 340 élèves sont évalués au profit de l’étude, selon le gouvernement.
Le dispositif Pirls cherche à déterminer le niveau de littéracie des élèves, à savoir « l’aptitude à comprendre et à utiliser les formes du langage écrit que requiert la société ou qui sont importantes pour l’individu ». Ils doivent être capables de « construire du sens à partir de textes très variés ». Ils « lisent pour apprendre » mais aussi « pour s’intégrer dans une société où la lecture joue un rôle essentiel et pour leur plaisir ». Pendant l’évaluation, l’élève dispose de 45 minutes pour répondre à des questions autour d’un texte littéraire et d’un texte documentaire. Des exemples sont disponibles ici.
La France à la traîne ?
Le gouvernement se félicite d’obtenir le score global de 514 points, qui est à la fois supérieur à la moyenne internationale (500 points), mais aussi inférieur à la moyenne européenne (527 points). À titre de comparaison, l’Allemagne obtient le score de 524 points tandis que la Finlande et la Pologne obtiennent les meilleurs résultats avec 549 points.
En 2016, la France obtenait le score de 511 points, ce qui est inférieur au score de 2021. On note donc un léger progrès des élèves en termes de compréhension des textes, ce qui est encourageant selon le gouvernement. À noter que la moyenne européenne a elle-même connu une baisse de 10 points entre 2016 et 2021, ce qui s’explique notamment par les crises du Covid-19. La France est l’un des rares pays à noter une progression et non pas une régression. La Finlande a notamment connu une baisse de 17 points, par exemple.
Des différences filles-garçons
Selon la note de la Depp sur les résultats de l’étude, « les filles obtiennent des performances supérieures à celles des garçons dans tous les pays de l’étude, à l’exception de l’Espagne et la République tchèque, où la différence n’est pas significative ». En France, les filles obtiennent un score moyen de 521 contre 507 pour les garçons. Les raisons de ces écarts n’ont pas été spécifiées.
Le rôle des professeurs
Des enseignants ont été interrogés lors de l’étude, afin de déterminer ce qu’ils demandaient aux élèves « pour les aider à développer leurs aptitudes ou leurs stratégies de compréhension de l’écrit ». Si 97 % des professeurs français déclarent demander aux élèves de retrouver des informations dans un texte au moins une ou deux fois par semaine, ils ne sont que 14 % à demander aux élèves de décrire le style ou la structure du texte, contre 50 % pour la moyenne européenne. Paradoxalement, le temps consacré à la lecture est plus élevé en France que dans les autres pays : 8 heures hebdomadaires pour les Français contre 6 heures pour les autres pays européens en moyenne.
Il semble donc que les méthodes françaises ne sont pas aussi efficaces que prévues, ou bien que les professeurs ne puissent pas les mettre en place comme ils le souhaiteraient. Les classes françaises comptent davantage d’élèves que celles des collègues européens, ce qui peut aussi expliquer ces différences.
L’apprentissage de la lecture et l’instauration du plaisir de lire au quotidien pour les jeunes Français sont aussi une priorité selon le gouvernement. Celui-ci avait notamment mis en place un plan pour améliorer ces axes (voir notre article à ce sujet), ou encore un « quart d’heure de lecture » (voir notre article à ce sujet). Alors que les professeurs demandent toujours plus de moyens et de temps pour mettre en place le programme scolaire ambitieux (voir notre article à ce sujet), il semble que les difficultés persistent.
Durant ce mois de mai, l’étude Timss, également organisée par l’IEA, interrogera quant à elle le niveau des élèves de CM1 en mathématiques et en sciences.
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