Afin de garantir la conformité des manuels aux programmes scolaires, le gouvernement souhaite labelliser les manuels scolaires. Un projet de décret est examiné depuis fin janvier à ce sujet. Quels seront les critères à respecter pour en bénéficier ? Sera-t-il gage de qualité ?
Pour « élever le niveau général des élèves », Gabriel Attal avait annoncé en décembre 2023 la future labellisation des manuels scolaires. Le 30 janvier 2024, un projet de décret a été examiné en Commission Spécialisée des lycées. L’objectif du label « Éducation nationale » est d’attester, pour un niveau, une discipline ou un domaine d’enseignement, « la conformité d’un manuel scolaire aux programmes d’enseignements ».
Comment sera-t-il attribué ?
Le label sera attribué à la demande de tout éditeur par « une commission placée auprès du président du Conseil supérieur des programmes » (CSP). Les membres de la commission sont nommés « à raison de leur expertise scientifique ou pédagogique » par l’actuel ministre de l’Éducation nationale, suite aux propositions du CSP. Pour l’heure, la composition et le fonctionnement de la commission ne sont pas encore détaillés.
Si une demande ne reçoit pas de réponse favorable dans les trois mois, c’est qu’elle est rejetée. Le label est attribué pour une « durée indéterminée », mais il peut être perdu en cas de « modification substantielle des programmes en vigueur ou du contenu du manuel ».
Un label qui ne convainc pas les Éditeurs scolaires
Actuellement, « c’est l’enseignant qui a le choix du manuel qu’il va mettre entre les mains des élèves : lui seul a cette connaissance fine de la classe qu’il a en face de lui », explique Célia Rosentraub à AEF Info. La directrice générale des éditions Hatier et présidente de l’association les Éditeurs d’Éducation ajoute que « ce qui fonctionne, c’est que ce sont des milliers de choix faits par les enseignants, alors que dans un système de labellisation, ce serait une poignée qui déciderait de ce qui est bien ou pas, or le lien avec la classe est important ». Toutefois, les éditeurs sont « heureux de voir revenir le manuel sur le devant de la scène », qui reste le principal outil des enseignants.
Un futur arrêté devrait préciser les niveaux et disciplines pour lesquels les manuels seraient labellisés, ainsi que les conditions d’attribution et de retrait du label.