Lors de son remaniement le 20 juillet 2023, le gouvernement a annoncé que Pap Ndiaye cédait sa place à Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics depuis mai 2022. Les syndicats redoutent « le prolongement du projet présidentiel nuisible pour l’EN ».
Alors que la revalorisation des salaires enseignants, les recrutements et la question des retraites font encore débat dans le milieu éducatif, le remaniement pose question. Gabriel Attal sera-t-il le ministre du changement ou du prolongement ?
Les craintes des syndicats
Sophie Vénétitay, professeure certifiée et secrétaire générale du Snes-Fsu, confie que la nomination de Gabriel Attal « inspire de la méfiance, car c’est un proche d’Emmanuel Macron qui risque d’appliquer le projet présidentiel, nuisible pour l’Éducation nationale ». Elle ajoute que le nouveau ministre doit « prendre la mesure de la situation de crise de l’Éducation nationale, qui fait face à des difficultés de recrutement et à de nombreuses démissions ». Jérôme Fournier, secrétaire du Se-unsa, espère « que Gabriel Attal aura une forme d’autonomie, qui lui permettra de modifier la trajectoire qui est celle du MENJ depuis six ans ». Cependant, la proximité du nouveau ministre avec Emmanuel Macron laisse le secrétaire « dubitatif ».
Le projet de Gabriel Attal
« Je prends mes fonctions de ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse avec une profonde humilité face à la plus belle et la plus noble des missions : celle de servir l’avenir de la nation car l’école doit être la promesse d’un avenir meilleur alors que les Français doutent » a déclaré Gabriel Attal dans la soirée du 20 juillet.
Il nomme trois priorités suite à sa nomination :
- premièrement, il s’agit de « remettre le respect de l’autorité et des savoirs fondamentaux au cœur de l’école. L’école doit être le lieu où l’on forme des républicains et des esprits émancipés. Un lieu où s’exerce l’autorité du savoir car sinon aucun enseignement n’est possible. Les savoirs fondamentaux sont indispensables tout au long de la scolarité, et j’insiste, tout au long de l’année scolaire » ;
- ensuite, « garantir que chaque élève aura chaque jour de l’année un professeur face à lui car nous aurons des professeurs heureux d’enseigner ». Gabriel Attal ajoute qu’« il y aura un changement concret dès la prochaine année scolaire, un avant et un après » ;
- pour finir, « l’école doit être un lieu où chaque enfant peut être heureux, un sanctuaire qui protège et qui instruit », notamment à travers « la rénovation thermique des bâtiments et la lutte contre le harcèlement scolaire ».