La mise en application du nouveau programme de l’école maternelle à la rentrée 2015 puis ceux de l’école élémentaire à la rentrée 2016 a suscité des réactions très variables chez les professeurs des écoles ; de l’enthousiasme à l’opposition pure et simple,malgré la volonté ministérielle d’entendre les avis du terrain. Qu’en disent les intéressés quelques mois après la rentrée ? Valérie, en poste depuis 30 ans, nous livre son témoignage.
« Ouf ! nous sommes débarrassés des programmes de 2008 qui n’étaient que du bourrage de crânes. Ces nouveaux programmes nous laissent le temps d’apprendre, c’est la première chose que je me suis dite en les feuilletant.
Ensuite, j’ai souhaité obtenir une version papier pour aller plus en profondeur, prendre le temps d’élaborer ma programmation et mes progressions. À Canopé, on m’a regardé avec de gros yeux, comme si je demandais l’impensable…Aucune version papier n’a été proposée par le ministère. Cela représentait tout de même pour moi quelque 200 pages à imprimer… J’ai trouvé cela lamentable. »
« Les nouveaux programmes sont proches de la réalité, des 24 heures d’enseignement hebdomadaires auxquelles il faut soustraire les temps de rassemblement, de récréation… Ils sont plus respectueux de notre quotidien et beaucoup moins anxiogènes. Il est toutefois dommage qu’on ressente autant le travail des différentes commissions qui les ont rédigés, domaine par domaine. Cela fragilise beaucoup la cohésion d’ensemble. Dernier point : il arrive que le langage employé soit infantilisant ; ce qui induit qu’on ne fait pas confiance au terrain, aux enseignants et cela a un côté prescriptif très déplaisant. »
« Ces programmes ont également eu une heureuse conséquence. Tout début septembre, j’ai été convoquée en tant qu’institutrice maître formatrice pour participer à une journée de stage avec les enseignants du collège autour de l’acquisition du langage oral. Cela faisait 10 ans que je n’avais pas été convoquée sur mon temps de travail. Cette journée, en présence de l’IEN et de formateurs du second degré, a été un temps intéressant d’échanges pendant lequel on a pu se découvrir et voir ce que chacun peut faire à l’école et au collège autour de cette thématique. Dommage qu’il n’y en ait pas plus souvent. »
Et vous qu'en pensez-vous ? Etes-vous d'accord avec Valérie ?