Régulièrement placée sous les feux de l’actualité, la méthode de Singapour revient sur le devant de la scène avec une version conforme aux nouveaux programmes 2016. Jean Nemo, directeur de la Librairie des Écoles, nous explique les singularités de cette approche qui a su raviver le débat sur la didactique des mathématiques.
La méthode de Singapour fait régulièrement parler d’elle. Pourtant, elle n’amènerait pas de vraie nouveauté ?
Oui et non. D’une part c’est une synthèse de « ce qui marche » en didactique des mathématiques : la démarche concrète, la manipulation, la modélisation, la verbalisation, etc. Donc rien de nouveau. Sauf que « tout ce qui marche en didactique des mathématiques » n’est pas toujours utilisé en France, loin s’en faut.
Il y a effectivement une programmation assez nouvelle...
Oui, la plupart des méthodes en France sont dites spiralaires. La méthode de Singapour est spiralaire également – elle se réclame de Jérôme Bruner – non pas de façon hebdomadaire ou quotidienne comme en France mais d’une année sur l’autre. A l’intérieur d’une année, on est au contraire dans la « pédagogie de la maîtrise » : Par exemple, en CE1, de la rentrée à la Toussaint, on travaille uniquement la numération. Cela permet d’approfondir chaque notion en prenant son temps, en multipliant les approches, les représentations, les situations, etc. La géométrie viendra après, puis les mesures, etc. Quand une notion est entièrement maîtrisée, il est plus facile de l’appliquer à un autre domaine car en réalité, tous les apprentissages sont liés. Quand on compartimente la géométrie, la mesure ou la numération, on risque de faire perdre aux élèves le sens de leur apprentissage.
Quelles en sont les grandes lignes conductrices ?
On retrouve une démarche en 3 étapes : concrète (c’est la manipulation d’objets, comme des boîtes de crayons par exemple), imagée (une modélisation qui passe par un schéma ou une image), puis abstraite (les symboles, les nombres). L’originalité de la méthode réside dans la 2ème étape : non pas dans le seul fait de modéliser, mais d’avoir choisi les modélisations les plus efficaces. Et en particulier les modèles en barre utilisés pour la résolution de problèmes. Mais ce qui fait la vraie qualité de la méthode est ce qu’il a de plus difficile à décrire : c’est son ingénierie pédagogique. Après plus de trente ans d’expérience, de confrontation de la recherche avec les pratique de classe, les concepteurs sont parvenus à une progression mesurée, avec chaque jour 90% de révision et 10% de nouveauté, et un équilibre permanent entre apprentissage explicite et investigation guidée.
Justement, faut-il du matériel spécifique ?
Oui, il y a des outils très adaptés : le matériel base 10, les cartes « Montessori », les géoplans, des balances de Roberval, des polygones, et aussi des cubes multi-directionnels. A part pour ce dernier produit que nous diffusons, tous les autres sont facilement disponibles dans le commerce.
Et en terme de formation ?
Le guide de l’enseignant joue ce rôle, et son utilisation est nécessaire – même si rien ne remplace une formation continue et un projet d’établissement. Notre formatrice Monica Neagoy, directrice de la collection, est régulièrement sollicitée par les circonscriptions pour des conférences pédagogiques.
La méthode de Singapour, La Librairie des Écoles
Le fichier de l’élève : 7 € (2 exemplaires par niveau)
Le guide pédagogique : 39,90 €
Le fichier photocopiable : 39,90 €
Pour en savoir plus, découvrez une vidéo de présentation de la collection proposée par son éditeur !