Le 18 avril 2024, Gabriel Attal a annoncé des mesures en réaction aux violences commises dans plusieurs écoles. Plus de sanctions et moins de liberté pour les élèves, c’est, entre autres, ce qu’il recommande. Avant tout, il souhaite un « sursaut d’autorité » à l’école.
« Restaurer l’autorité à tous les niveaux : dans la famille, à l’école et dans les rues, voici le cap et la réponse de l'État en réponse à ceux qui refusent la règle commune », lance Gabriel Attal sur X, ex-twitter le 18 avril après son discours prononcé à Viry-Châtillon sur ce thème. Des paroles qui suivent la ligne directrice mise en place par Emmanuel Macron et le Premier ministre depuis plusieurs mois.
Un retour en arrière
Pour la rentrée 2024, Gabriel Attal souhaite l’élaboration d’une « école du civisme, de la règle commune, du respect de la règle, des droits et devoirs et de la responsabilisation de tous ». Il souhaite notamment instaurer l’obligation pour les élèves de « se lever dès qu’un professeur entre dans la classe », et celle de « faire participer l’ensemble des élèves aux tâches communes au sein de leur établissement scolaire ». Pour certaines écoles, c’est déjà le cas. En août 2023, un décret rendait possible l’exclusion d’élèves dès le premier degré. Pour compléter cette mesure, « des commissions éducatives dès l’école primaire avec des sanctions adaptées » seront mises en place selon le Premier ministre.
Les parents devraient également signer, à chaque rentrée, « un contrat de droits et d’obligations avec l’établissement scolaire, qui rappellera les droits et obligations de chacun et pourra ouvrir à des sanctions contre les parents en cas de dérive de leur enfant ». Par exemple, si l’élève n’est pas jugé assez assidu ou que les parents ne participent pas suffisamment à l’éducation de leur enfant. Expérimenter le port de l’uniforme, généraliser les cours d’empathie, sécuriser les établissements scolaires et mettre en place des internats pour les jeunes qui s’écartent du droit chemin sont les autres mesures avancées par le ministre.
Une levée de bouclier
Côté syndicat, on s’indigne et on riposte. Ces mesures ne vont « résoudre en rien les problèmes de l’école », indique Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. L’Unsa Éducation juge, quant à elle, que le « niveau politique est désespérant ». La CGT Educ’action s’interroge quant à elle sur la faisabilité de ces mesures, alors que les moyens et le personnel manquent. La sanction n’est pas la solution pour le SNPDEN, qui favorise « l’accompagnement et la prévention » vis-à-vis des élèves. Le secrétaire générale Bruno Bobkiewicz dénonce un manque de communication entre le ministère et les organisations : « Nous n’avons eu aucune information à l’avance et nous nous demandons à quoi va servir cette consultation, sachant que les mesures semblent déjà actées : il y a un vrai problème de méthode », souligne-t-il. Pour ce qui est de l’idée du contrat de droits et d’obligations, « les parents signent déjà un règlement intérieur, et leur faire signer un document supplémentaire ne changera rien », estime Jean-Rémi Girard, président du Snalc. Un seul syndicat est pleinement d’accord avec les annonces de Gabriel Attal : le SNE-Csen, qui est favorable à ces « mesures visant à restaurer l’autorité des enseignants ».
Est-ce que ces mesures sont la solution pour lutter contre le regain de violence à l’école ? Nul ne saurait le dire. En tout cas, les syndicats appellent le ministère à ouvrir le dialogue.
L’ensemble des mesures est à retrouver ici.