Cible de nombreuses critiques, le pacte enseignant est jugé satisfaisant par le ministère qui se félicite des chiffres atteints. Dans le même temps, les inspecteurs dénoncent un arrêt brutal du pacte et les enseignants, principaux concernés, n’y adhèrent pas.
L’objectif premier du pacte enseignant était de combler le manque de personnel éducatif, pour que les élèves ne subissent pas une perte massive d’heures de cours.
Des inspecteurs en colère
Dans une lettre adressée le 14 avril 2024 au recteur de Rennes, Emmanuel Ethis, les responsables académiques du Sien-Unsa et SUI-FSU, dénoncent « le manque de loyauté du système éducatif ». En cause, l’arrêt du déploiement du pacte mais aussi l’arrêt des financements CNR, qui concernent les projets « Notre école faisons-la ensemble ». Les lacunes de communication entre le gouvernement et ses agents se confirment : « aucun courrier explicatif, de la part du recteur ou des directeurs académiques » n’a été « adressé aux communautés éducatives et aux collectivités territoriales », souligne Pierre Monéger-Rogge, secrétaire académique du SUI-FSU. Les inspecteurs se sentent seuls et « exposés directement au ressentiment et au désarroi des enseignants, des usagers et des partenaires ».
Un ministère satisfait
De son côté, Nicole Belloubet « salue un premier bilan positif » du pacte enseignant. La « cible des 30% d’enseignants adhérant au Pacte a été atteinte » selon le ministère, avec 24 % d’adhérents dans le premier degré. « Le remplacement de courte durée est la mission la plus mobilisée pour un total de près de 2 millions d’heures », ajoute le MENJ. En déplacement dans une école à Paris le 5 mai dernier, Emmanuel Macron a affirmé que 98 millions d’euros seront ajoutés à l’enveloppe du pacte pour la rentrée prochaine.
Les enseignants délaissés
Dans la rue ou sur les réseaux sociaux, les enseignants ne cessent de dénoncer le pacte. Pour eux, il est synonyme de tension dans les équipes éducatives. Pour les syndicats, le pacte n’est toujours pas la solution aux problèmes qui concernent les enseignants, à savoir des conditions de travail difficiles, une surcharge d’heures et des salaires trop bas.