Un collectif a déposé un recours auprès du MEN pour demander l'annulation d'un partenariat signé récemment avec Microsoft.
Un investissement de 13 millions d’euros ! Voici le montant du contrat signé le 30 novembre dernier entre Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale, et Alain Crozier, président de Microsoft France. Un partenariat pour le moins inédit, aujourd’hui mis à mal car accusé d’illégalité.
Si l’Education nationale bénéficie ainsi des services gracieux du géant de l’informatique (formation aux outils Microsoft des cadres de l'Education nationale et des enseignants investis dans le plan numérique, apprentissage du code dans quelques écoles…), la méthode est loin de plaire à tous les acteurs de l’éducation. Ce 30 janvier, moins de deux mois après la signature du partenariat, un collectif libriste (adepte du logiciel libre) a adressé à la ministre un recours gracieux pour demander l’annulation pure et simple du contrat. Il faut dire que le collectif baptisé Edunathon juge illégal le partenariat : il indique, par le biais de sa porte-parole Marie-Jo Kopp-Castinel, que le contrat consiste à « expulser les entreprises françaises et européennes du secteur de l'éducation. En acceptant […], la ministre a juste cédé à une entreprise américaine très forte en lobbying. Si on ne fait rien, ça ne s'arrêtera pas là : à quand le contrat du ministère avec Google ou avec un autre géant du secteur, sans aucune mise en concurrence ? »
Plus grave, le collectif juge également que le MENESR n’aurait pas respecté les règles du Code des marchés publics puisque le partenariat avec Microsoft aurait été signé sans aucun appel d'offres préalable.
Une pétition a été lancée à l’initiative de l’APRIL (organisation de promotion et de défense du logiciel libre), laquelle compte déjà plusieurs syndicats enseignants parmi ses signataires.
Quoiqu’il en soit, la ministre a deux mois pour faire connaître sa décision après réception du recours gracieux...