Les travaux de groupes et les ateliers qui invitent les élèves à travailler ensemble sont de plus en plus utilisés par les enseignants. Dans un rapport publié le 24 janvier 2023, l’IGÉSR (Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche) formule des conseils pour mettre en place des pratiques collaboratives efficaces à l’école.
Collaborer : pour quoi faire ?
Dans le monde d’aujourd’hui, il est nécessaire de « savoir travailler en équipe », et cela s’apprend dès le plus jeune âge, par les jeux en coopération, les ateliers en petits groupes, etc. La collaboration entre les élèves est une « interaction fructueuse qui débouche sur un apprentissage », selon l’Inspection générale. L’intérêt est que les élèves réussissent à trouver leur place dans un groupe, à proposer leurs idées, à se respecter les uns les autres mais aussi qu’ils apprennent et retiennent des enseignements.
La France est à la traîne…
En effet, « ces pratiques sont moins bien ancrées en France que dans d’autres pays européens ». Il n’y a que 50 % des enseignants qui déclarent recourir fréquemment au travail en petits groupes contre 68 % en Angleterre ou 65 % en Belgique, selon l’IGÉSR. Le système français encourage davantage la compétition que la coopération, à tort.
Les bienfaits des pratiques collaboratives
En coopérant, les élèves peuvent « développer leur sociabilité » et leur « esprit d’initiative ». « Pour être efficaces, les temps d’apprentissages coopératifs doivent être ciblés et organisés autour d’objectifs précis et explicites », ajoute l’IGÉSR.
Dans une classe de CM1-CM2, une enseignante « constate des effets positifs » : « autonomie dans le lancement de projets, progrès dans la capacité à prendre la parole et à argumenter, capacité renforcée à énoncer des apprentissages mis en œuvre par les projets », etc. Les échanges sont structurés et les élèves peuvent donner leur avis sur les modalités de travail : « si j’ai une difficulté, […] je peux demander aux personnes de mon îlot, ils m’expliquent un peu, et après j’essaie de trouver la réponse ».
L’avantage, c’est que « l’enseignant se met au niveau du groupe, reconnaît et valorise la place de chacun. Les élèves deviennent acteurs de leurs apprentissages ».
Les recommandations
L’IGÉSR appelle les professeurs à « développer les habiletés coopératives des élèves », et les chefs d’établissement à « organiser des temps d’échange collaboratifs entre pairs en réservant des temps spécifiques dans les emplois du temps ».
Pour ce faire, les enseignants sont invités à :
- « choisir des moments opportuns centrés sur les notions à acquérir ;
- mettre en place des activités, des projets et des modalités de travail rigoureusement structurés, de l’amont à l’aval ;
- mettre en place des modalités de travail fondées sur l’interdépendance positive, visant l’engagement actif de chacun et une interaction fructueuse ;
- développer les habiletés coopératives des élèves ;
- expliciter les apprentissages aux élèves, en amont et en aval ».
La coopération n’a, apparemment, que du bon.
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