Dans une tribune parue au Monde le 7 février 2022, le psychologue Gaïd Le Corfec et 118 membres du personnel éducatif appellent Emmanuel Macron à se rendre compte de leur situation. Ils dénoncent le manque de moyens pour la prise en charge des enfants en danger.
Alors que le personnel soignant scolaire fait face à des difficultés, notamment par le fait qu’une infirmière scolaire doit prendre en charge des centaines d’élèves, les professeurs d’école sont aussi démunis face à la détresse de leurs élèves. C’est pourquoi, dans une tribune, ils appellent Emmanuel Macron, qui « avait affirmé que la protection de l’enfance serait au cœur du second mandat », à mettre en place des mesures en accord avec cette déclaration.
« Nous, professionnels de l’école, côtoyons chaque jour ces enfants dont nous connaissons les difficultés et que nous sommes trop souvent dans l’impossibilité d’aider », explique le collectif éducatif. « Depuis plusieurs années », ce dernier constate « une dégradation des moyens disponibles pour répondre aux besoins fondamentaux de ces enfants vulnérables ». Les professeurs se trouvent sans moyens d’agir face à des enfants qui souffrent et qui « le font savoir ».
Alors que le personnel soignant manque dans tout le pays, et que la crise sanitaire a accru leur charge de travail, à l’école, les infirmières et infirmiers scolaires sont dépassés. La pénurie de rendez-vous chez des psychologues et de places dans des foyers ou centres médicaux-éducatifs se fait ressentir à l’école.
« Les enseignants sont de plus en plus en souffrance eux-mêmes devant leur impuissance à aider ces enfants qui expriment parfois violemment leur mal-être », écrit le collectif. « Dites-nous comment les regarder en face, ces enfants que nous savons en danger et pour lesquels rien ne se passe, ou si peu ».
Le personnel éducatif l’assure : « la situation est grave », « l’école ne peut pas porter seule la souffrance de tous ces enfants ». C’est pourquoi le gouvernement est appelé à lui fournir de l’aide, à mettre en place « des moyens humains et matériels » pour prendre en charge les élèves en souffrance, à agir contre la crise du système de santé et contre la pénurie de soignants.
Le 23 janvier, une tribune portée par une vingtaine de présidents de départements dénonçait déjà les « défauts de prise en charge » des enfants qui « provoquent des situations humaines insupportables ».
Conséquences des crises à répétition et de la pénurie de personnel soignant, ces problèmes ne trouvent pas encore de solution.
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