Enseigner dans la nature et permettre aux élèves de sortir des salles de classe et de découvrir le monde extérieur, c’est une pratique soutenue par certains parents d’élèves. Dans une tribune au Monde publiée le 21 mai, ils demandent aux mairies de créer des forêts éducatives et au gouvernement de soutenir cette pratique.
Faire classe dehors, c’est une pratique reconnue par le réseau Canopé et plusieurs académies. C’est « une modalité d’enseignement (et plus encore) dont certains travaux de recherche ont montré l’intérêt réel pour les élèves », précise le réseau. La tribune « Nous, parents d’élèves, apportons notre soutien aux enseignants qui font classe dehors », publiée le 21 mai 2024 est portée par un collectif d’acteurs de l’éducation qui plaide pour un meilleur encouragement de l’enseignement dans la nature. La Semaine francophone de la classe dehors, du 20 au 27 mai 2024, a permis à des milliers d’élèves de profiter de ce dispositif.
« Un enjeu de société »
Les signataires de la tribune « souhaitent voir les enfants sortir », et rappellent qu’un « enfant dans les bois ne perd jamais son temps ». Selon eux, être au contact de la nature au moins une fois par semaine « est fondamental pour la santé mentale et physique des plus jeunes ». Un constat qui n’a cessé d’être rappelé durant les confinements de la crise Covid, montrant les effets de l’enfermement sur la population, notamment chez les enfants. Faire classe dehors était même encouragé dans le protocole sanitaire du 22 juin 2020 par l’Éducation nationale. Selon les signataires de la tribune, c’est une pratique qui se répand et de plus en plus d’enseignants se forment à ce sujet. Les parents d’élèves souhaitent que faire classe dehors devienne « une grande cause nationale ». Ils appellent le gouvernement à « soutenir la généralisation de la classe dehors » et à « relancer les classes découvertes et les colonies de vacances ».
Les bénéfices
Selon Sarah Wauquiez, psychologue qui accompagne des enseignants qui font classe dehors, les bénéfices sont nombreux. Les élèves apprennent dans des situations authentiques, ils sont « actifs par leurs sens » et leur « envie d’apprendre s’éveille ». Du point de vue social, l’entraide entre les enfants est « plus évidente dans un environnement naturel ». La relation entre l’enseignant et les élèves est plus informelle, hors du cadre de la classe, et favorise la complicité entre eux. Pour l’enseignant, c’est l’occasion d’observer la façon dont les enfants mobilisent certaines compétences telles que la motricité, la créativité, la curiosité ou la débrouillardise. Du point de vue de la santé physique et mentale, les effets sont bénéfiques pour les enfants, ce qui améliore leur confiance en eux et leur réussite scolaire.
Se lancer
Pour l’enseignant, faire classe dehors demande de prendre connaissance du cadre réglementaire, de changer sa posture, de ritualiser la classe dehors et d’organiser le lien dehors/dedans. Plusieurs sites regroupent des témoignages et des ressources pour faire classe dehors. Classe dehors, le réseau Canopé ou l’Académie de Paris en font partie. Un webinaire sur le modèle d’une foire aux questions présente également le concept. Un kit pour le premier degré est à télécharger ici.
Image par le réseau Canopé