Dans un rapport publié le 11 mai 2023, l’IGÉSR propose des pistes à suivre pour que les plus jeunes deviennent acteurs face aux changements climatiques à travers des recommandations de la maternelle à l’enseignement supérieur.
Si les enjeux climatiques se font de plus en plus présents dans notre quotidien, il convient de sensibiliser les élèves à leurs conséquences et aux bons gestes à adopter pour limiter les effets du changement climatique et son empreinte sur le monde. À travers neuf recommandations et des parcours pédagogiques, l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche invite le personnel éducatif à valoriser les thématiques environnementales dans chaque cycle.
Les recommandations principales
En ce qui concerne les élèves, l’IGÉSR recommande de « renforcer la formation scientifique dans l’enseignement scolaire, notamment dans le premier degré » ainsi que les « compétences de la durabilité et leur valorisation ».
Ce qui se traduit par la mise en place « d’un cadre de référence des compétences de la durabilité » dès la maternelle, visant à « valoriser l’acquisition de ces compétences à chaque étape de la scolarité (fin d’école primaire, fin de collège, fin de lycée, fin des cycles universitaires) soit par des mentions dans les livrets scolaires et des attestations, soit par une intégration au sein des certifications (DNB, baccalauréat, diplômes universitaires) ».
La troisième recommandation concerne la mise en place d’un « projet éducatif lié à une thématique environnementale » dans lequel chaque élève puisse s’investir, au cours de chaque cycle de la scolarité. Par exemple, la création d’une « plage dédiée interdisciplinaire » dans l’emploi du temps pourrait le permettre, selon le rapport. Le tout, en veillant à « favoriser la mise en activité des élèves et des étudiants au bénéfice de l’apprentissage progressif du travail en mode collaboratif ».
Du côté du personnel éducatif, il est recommandé d’en former tous les membres « aux enjeux sociétaux du changement climatique, aux impacts des activités humaines sur l’environnement, ainsi qu’à la connaissance du contexte international et national (ODD, feuille de route Agenda 2030 de la France, rapports du GIEC, …) ». De plus, il s’agirait de « valoriser, dans le cadre des évaluations individuelles, les compétences des agents de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche engagés en faveur de la lutte contre le changement climatique, et plus généralement du développement durable, au sein de leur établissement ».
Le gouvernement est, quant à lui, appelé à « créer un pôle national de ressources scientifiques et pédagogiques à destination des cadres et des enseignants, de la maternelle à l’enseignement supérieur, et assurer l’actualisation régulière de son contenu » ainsi qu’une « délégation interministérielle « « Transition écologique et développement durable » » pour accompagner les académies et fournir des offres et contenus pour la mise en place des formations.
Dans chaque académie, une « délégation académique régionale à la transition écologique et au développement durable » permettrait d’assurer la mise en œuvre des actions à travers un accompagnement. Et dans chaque établissement scolaire, il est recommandé d’« introduire au sein des plans particuliers de mise en sûreté (PPMS) un volet consacré à l’ensemble des aléas et risques engendrés par le changement climatique ». Les écoles sont également invitées à « inscrire dans leur projet une ambition explicite concernant l’éducation au développement durable et à la transition climatique, avec des objectifs cibles et mesurables »
De façon globale, il est question d’agir :
- « sur la formation des élèves et des étudiants, tant dans les apprentissages disciplinaires qu’en développant leurs capacités à s’engager et à agir ;
- sur la vie quotidienne dans les établissements et le bâti afin d’atténuer les impacts du fonctionnement et des comportements sur l’environnement ;
- sur la formation de tous les personnels, à toutes les échelles de responsabilité, de l’école ou l’établissement aux directions centrales ».
Favoriser un « avenir désirable »
Les jeunes générations sont les premières concernées par les enjeux climatiques car ce sont elles qui devront y faire face durant les années à venir. Elles doivent apprendre à vivre dans des conditions climatiques changeantes et adapter leur mode de vie. L’IGÉSR recommande de promouvoir « une conception positive et prospective des questions du développement durable » afin que la jeunesse ait « les moyens » de contribuer à former un « avenir désirable ».
Dans les écoles maternelles et élémentaires, les professeurs sont invités à sensibiliser les élèves aux économies d’énergie et de les rendre acteurs de la sobriété énergétique à travers le programme Watty. Ce dernier mise sur des interventions en classe, des cahiers d’activité sur le sujet et des guides clés en main.
Il est recommandé aux établissements de mettre en place des méthodes visant à atténuer leur impact environnemental « directs (rejet de gaz à effet de serre, consommations d’énergie, d’eau, etc.) ou indirects (transports pour les déplacements des personnels, etc.) ».
Les enjeux climatiques s’invitent en classe et les démarches à adopter pour y répondre sont nombreuses.
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