À la rentrée 2015, a été amorcé le plan numérique pour l’éducation afin d’accélérer « la transformation de l’école ». Ce nouveau plan, car il y en a eu d’autres, propose des aides à l’achat d’équipement et des ressources d’accompagnement.
Contribuera-t-il cependant à répondre aux besoins de notre société et surtout des enseignants du primaire, qu’ils soient ou non des utilisateurs avertis des TUIC ? Philippe, qui en est à sa trentième rentrée, nous donne son avis.
« Le numérique à l’école maternelle et élémentaire doit apporter une plus-value pédagogique, et ses usages s’avèrent fondés et pratiques dès qu’il s’agit par exemple de mettre en œuvre des projets en réseau, de communiquer instantanément avec d’autres quelle que soit la distance qui les sépare, de
travailler de manière collaborative, etc. »
« Attention, le numérique ne renouvelle pas la pédagogie : il n’existe pas de pédagogie numérique, on a encore tout à inventer de ce côté-là. Quand j’observe les usages en classe des jeunes titulaires, j’en déduis surtout que le numérique leur permet de redécouvrir les pédagogies dites actives, qu’ils ne connaissent que de nom. Telle la classe inversée qui, rappelons-le, était déjà évoquée par Freinet dans les années 1920. À bien y penser, cet apport du numérique est tout de même saugrenu. »
« Les conditions d’équipement sont très variables d’une commune à l’autre, et aussi d’un niveau à l’autre. En maternelle, le numérique n’est pas généralement une priorité alors qu’en élémentaire, l’équipement est plus massif. Il est difficile de convaincre les pouvoirs publics d’investir dans une tablette ou un robot dès qu’on s’occupe des plus jeunes. »
« Pourtant, certains d’entre eux savent dès 3 ans comment ouvrir une application sur une tablette ou un smartphone… Il faut les accompagner dans cette découverte et vers un usage raisonné des écrans,comme leur présenter ce que sont par exemple les logiciels libres… »
Etes-vous d'accord avec Philippe ? Que pensez-vous du numérique à l'école ?