La réforme des rythmes scolaires aura été, avec celle du collège, l’un des volets les plus contestés de la Refondation de l’école. Quatre ans après sa mise en place, et quelques jours avant l’élection présidentielle, elle est plus que jamais au cœur du débat. Mais que proposent, au juste, les différents candidats sur cette question ?
On ne s’étonnera pas que Benoît Hamon, qui compte parmi ses soutiens l’instigateur de la réforme, Vincent Peillon, et l’actuelle ministre de l’Éducation, persiste et signe dans la voie qu’il a lui-même, fût-ce en l’assouplissant, contribué à tracer. Insensible aux critiques de terrain qui se sont manifestées de toutes parts, il promet de maintenir la mesure telle quelle, fort des « bénéfices pédagogiques » qu’elle est censée apporter. On se demande pourtant sur quelles études il s’appuie pour étayer une telle affirmation. Et, si bénéfices il y a, s’ils sont vraiment à la hauteur du coût et des bouleversements engendrés…
Tout aussi catégoriques, mais dans le sens radicalement opposé, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon s’engagent, s’ils sont élus, à abroger purement et simplement la réforme. La première parce qu’elle est contre « le macramé et les jeux de ballon » (?!). Le second parce qu’il y voit notamment une « source d’inégalités selon les communes », ce qui n’est pas faux. Mais assumer un tel retour en arrière, n’est-ce pas prendre le risque de perturber et désorganiser de nouveau la vie scolaire et familiale ?
VERS UN RETOUR A LA SEMAINE DE 4 JOURS ?
Le fait est que si les activités périscolaires sont clairement visées par ces deux candidats, on ne sait pas s’ils envisagent pour autant de rétablir la semaine de quatre jours. Et, dans le cas contraire, on remarque que la question du samedi matin (au lieu du mercredi) n’est même pas posée, tant elle mobilise contre elle toutes les oppositions.
Moins précis dans leurs propositions, les candidats Fillon et Macron voudraient quant à eux laisser aux collectivités le soin de trancher. Mais toute la question est de savoir si le champ d’action des mairies porterait sur le seul temps périscolaire (comme c’est le cas aujourd’hui) ou si elles auraient leur mot à dire sur le temps scolaire. Ce qui ne manquerait pas d’engendrer de nouvelles inégalités.
On le voit, la situation est encore confuse, et il est fort à parier que, faute de temps, rien ne changera à la rentrée prochaine, quelle que soit l’issue du scrutin. Et si, finalement, la meilleure solution était de maintenir (et améliorer) la réforme uniquement dans l’élémentaire, puisque c’est en maternelle qu’elle est la plus controversée ?
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