Peux-tu présenter ton parcours ?
Mon parcours est somme toute ordinaire : j'ai obtenu une licence de droit et sciences politiques. En parallèle, pour financer mes études, je travaillais dans l'animation. En fait, j'ai toujours eu en tête l'idée de devenir enseignant ! À Sciences Po, j'avais de très bons résultats, mais je me suis rendu compte qu'être avec les enfants contribuait à mon épanouissement. Entre ma licence et mon master, je suis parti enseigner dans le cadre d'une mission humanitaire au Togo : j'avais une classe de 55 CM2 ! Au retour, je me suis alors réorienté vers le master des métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation (MEEF), malgré la pression de mon entourage qui me conseillait de poursuivre mon cursus initial… J'ai été reçu au concours du premier coup ! Au début, je ne voulais pas entendre parler de classe de maternelle ! Puis j'ai effectué un stage et mon année de PES en Cycle 1. Je me régale aujourd'hui en maternelle, dans une école en Rep où je me sens réellement utile.
Quel parcours ! Peux-tu nous parler de cette expérience au Togo ?
La mission s'est déroulée durant l'été, au sein d'une association scolaire œuvrant en contexte rural. Les écoles étaient rattachées aux paroisses, j'avais en charge les CM2 et j'enseignais tous les matins car, l'après-midi, la chaleur rend les conditions de travail trop difficiles. J'ai été surpris par certaines méthodes d'adaptation de mes collègues car les salles de classe sont très peu équipées et il n'y a pas beaucoup de matériel de manipulation. Mais j'étais en zone rurale, le contexte est différent des écoles de zones urbaines.
En quoi cette expérience fut‑elle enrichissante ?
Elle m'a permis d'être à la fois la personne et l'enseignant que je suis aujourd'hui. Tout en étant cadré et méticuleux, je relativise maintenant davantage, ce qui m'évite de me mettre trop de pression pour ma classe de maternelle. Cette expérience m'a surtout confirmé que ce métier était fait pour moi, elle a fait grandir mon envie d'enseigner !