Peux-tu présenter ton parcours ?
Cela peut paraître un peu cliché, mais je dirais que j'ai toujours voulu être maîtresse ! J'ai obtenu un baccalauréat littéraire, puis une licence de géographie avant d'intégrer l'IUFM en 2005 pour ma formation de professeur des écoles. Après avoir réussi le concours, j'ai été nommée en classe de CE1-CE2, puis j'ai travaillé plusieurs années en CE2, un niveau que j'ai trouvé très agréable ! Par la suite, j'ai eu envie d'un nouveau défi. J'avais beaucoup d'admiration pour une de mes collègues qui travaillait en CP. J'ai choisi de sauter le pas, je voulais absolument tenter cette expérience ! Pour moi, en élémentaire, il y a le CP et le reste. Petit à petit, j'ai eu envie de changer les choses car un fonctionnement traditionnel en classe entière ne me convenait plus. J'ai découvert la classe flexible sur le blog de maîtresse Aurel. J'ai observé, je me suis questionnée et je me suis lancée ! J'ai donc commencé à travailler en demi-classe et à introduire de l'autonomie, et c'est vraiment intéressant. Depuis 5 ans, je tâtonne, j'expérimente, je me forme aussi par les nombreux échanges de pratiques avec des collègues sur Instagram !
Pourquoi, selon toi, en élémentaire, il y a le CP et le reste ?
En CP, les élèves apprennent à lire et à écrire, c'est une étape essentielle. Pour moi, on se rappelle tout autant du moment où un enfant marche pour la première fois que de l'année où il apprend à lire ! Je crois que j'avais aussi besoin de reconnaissance, d'apporter ma valeur ajoutée dans ce métier souvent peu considéré.
Alors que de nombreux enseignants partagent ton point de vue, comment arrives-tu, justement, à trouver cette reconnaissance ?
Je la trouve en échange de l'aide que je peux apporter, par exemple, aux parents d'élèves pour les devoirs, les conseils que je peux leur donner. Ils sont reconnaissants de mon accompagnement auprès de leur enfant, de la différenciation que je propose dans ma classe flexible. Ils voient aussi que j'essaie de respecter au mieux le rythme de leur enfant, ses besoins essentiels comme la possibilité de bouger, de se lever, de changer de place, de travailler au sol pour certaines activités… Je trouve qu’en CP, les parents témoignent vraiment davantage leur reconnaissance verbalement, et cela fait du bien !