Laurence Pierson, graphopédagogue propose un cahier de 48 pages pour accompagner les élèves de GS vers l’écriture cursive. Au programme : jeux graphiques et découverte des lettres cursives, le tout dans une mise en page et une ergonomie soigneusement pensées. Son auteure nous explique en détail ses choix pédagogiques…
Laurence Pierson, vous êtes « graphopédagogue et formatrice sur l’écriture-lecture ». Pouvez-vous nous dire en quoi consiste votre activité quotidienne ?
J’ai en fait trois casquettes : en tant que graphopédagogue, je reçois à mon cabinet des personnes de tous âges en difficulté avec leur écriture manuscrite. Je les aide à trouver ou retrouver une écriture lisible, fluide et indolore. En tant que formatrice, je forme essentiellement les enseignants pour qu’ils apprennent bien à écrire à leurs élèves. Mais je donne également des formations sur l’écriture pour des orthophonistes et participe à la formation initiale des graphopédagogues de l’association 5E. Ma troisième casquette, c’est celle d’autrice : avec les éditions MDI, nous mettons à la disposition des enseignants des outils pour bien enseigner l’écriture.
Du format à l’italienne aux rabats, en passant par l’utilisation de colonnes visuelles pour le début de l’ouvrage, vous avez opté pour des choix ergonomiques tranchés. Pouvez-vous nous les expliquer ?
L’un des enjeux majeurs de l’apprentissage de l’écriture en maternelle est l’automatisation de la bonne position. On pense toujours à la tenue du crayon, mais la posture générale et la position du cahier sont des éléments tout aussi importants. Les enfants ont tendance à positionner leur cahier en face de leurs yeux, dans la bonne position pour lire. Or, pour écrire, il faut tourner le cahier et le mettre dans le sens de son bras. Les rabats à colonnes sont une aide visuelle pour que l’enfant positionne bien son cahier.
Le format à l’italienne permet de ne pas avoir une hauteur trop importante pour les jeunes enfants, tout en ayant une largeur suffisante pour les entraîner à glisser leur avant-bras sur la feuille.
De même, vous utilisez le lignage Gurvan, mis au point par une de vos collègues. Quelles sont ses qualités ?
Anne-Gaël Tissot a créé ce lignage spécial pour aider un élève dyspraxique, prénommé Gurvan, à se repérer dans la page. En effet, sur le lignage Seyès classique, les lignes ne sont pas toujours suffisamment marquées pour que les enfants les distinguent. Elles sont aussi très rapprochées, ce qui fait que les lettres montantes risquent de s’enchevêtrer avec les lettres descendantes de la ligne précédente.
Le lignage Gurvan est un Seyès aménagé, avec des couleurs bien marquées, des interlignes supplémentaires pour espacer les lignes, ainsi qu’un trait vertical pointillé pour signaler la fin de la ligne. Les enfants ont en effet du mal à anticiper et se retrouvent souvent en difficulté en fin de ligne.
Comment avez-vous conçu la progression de cet ouvrage ?
C’est une progression en trois parties : p. 6 à 13, nous abordons la tenue du crayon, le déplacement du bras, le mouvement des doigts. Ensuite, p. 14 à 20, l’élève apprend progressivement à tracer les formes de base de l’écriture cursive : boucles, pointes, ronds ouverts. La troisième partie, à partir de la p. 22, aborde chaque lettre une à une selon une progression logique de forme (lettres en boucle, puis en pointe, en rond, en pont, etc.).
Un mot sur le site compagnon ?
Le site compagnon permet aux enseignants de télécharger le guide pédagogique gratuitement. Il comporte aussi des modèles de lettres cursives, conformes aux programmes de 2015, à télécharger, ainsi que des vidéos explicatives sur certains exercices et sur la gym des doigts.
Enfin, vous proposez également des formations à destination des enseignants. Quels sont les besoins des professeurs dans cet apprentissage ?
Les besoins sont immenses ! J’ai effectué récemment un sondage dont les résultats sont effrayants : seuls 8 % des 500 enseignants interrogés déclarent avoir reçu une formation initiale sur l’enseignement de l’écriture manuscrite, et seuls 19 % avoir bénéficié d’une formation continue, dont un quart se sont inscrits à cette formation eux-mêmes, sur leur propre temps et leurs propres deniers ! Au total, plus de 75 % des enseignants déclarent, à ce jour, avoir besoin d’une formation sur l’enseignement de l’écriture manuscrite.
Mes cahiers d’écriture, Vers l’écriture cursive -GS-
MDI Editions, 5,50 €