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• LA CLASSE MATERNELLE • N° 309 • 05/2022
HUMEURS
CHRONIQUE D’ÉCOLE
par Christophe Baudot, ISFEC l’Oratoire
J’étais dernièrement en visite
dans une classe maternelle,
avec pour mission d’observer
la jeune collègue qui y exerçait.
Pendant le temps de l’accueil,
je vois l’atsem remettre en
place la main d’une petite
fille qui essayait d’écrire son
prénom sur un dessin, en
positionnant avec précision
ses trois doigts : le crayon entre
le pouce et le côté du majeur,
l’index au-dessus, libéré et
mobile.
La main de la petite Sophia
était « enroulée en escargot ».
L’atsem trace alors un léger
trait horizontal au milieu du
dessin en lui indiquant de ne
pas le dépasser
« pour bien
apprendre à écrire »
, dit-elle.
Cerise sur le gâteau, l’atsem
remarque que la main reste
légèrement en suspension
au-dessus de la feuille, et lui
montre que la paume doit
glisser dessus.
Tout cela se fait discrètement,
sans aucune consigne de la
part de la maîtresse, à l’abri
des regards.
Cette atsem a ainsi multiplié,
pendant toute mon observa-
tion, les gestes professionnels
très précis qui feraient pâlir
d’envie bon nombre de
professeurs des écoles. Je la
surnomme « atsem-pe ».
En quittant la classe, je l’en
ai remerciée, en lui disant
qu’elle était au top. Son visage
s’est illuminé. J’ai alors pris
conscience à quel point cette
parole avait pu la toucher, ce
qui m’a ensuite été confirmé
par sa directrice. Peut-être
ne lui avait-on jamais dit ?
Peut-être ne le dit-on jamais
assez, à nos atsem, combien
elles sont précieuses et compé-
tentes, et combien nous
apprécions leur travail ?
◗
N’oublions pas nos atsem
© C. Baudot