Jusqu’à peu, je regardais de haut toutes ces offres de séjours déconnectés. Suffit de ne pas le regarder, son écran, juste une question de volonté. Moi qui ai réussi à convaincre ma famille de ne pas rebrancher la télévision depuis les derniers travaux, je me croyais à l’abri de toute addiction numérique. Le plus ou moins petit écran servirait uniquement aux séances de jeux collectifs familiaux, comme ceux où tu te ridiculises, tout seul, et même pas à l’insu de ton plein gré : genoux pliés, fesses en arrière, slalomant entre un petit plombier et un dragon… Mais non, le ridicule ne tue pas. Ouf !
Sevrée depuis peu, je refuse néanmoins de m’associer à ceux qui crient haut et fort leur haine de l’écran plat et lancent au premier qui ose parler du film de la veille leur « Moi, je n’ai pas la télé ! » rempli de dédain, sur un ton de « Je ne mange pas de ce pain-là… »
Pas de télé, OK ! Mais comment vivre totalement hors du wifi, à moins d’être au fond d’une grotte où la fibre n’a pas encore été installée ? Quoique, la priorité étant donnée aux déserts numériques, elle devrait y être d’ici peu…
Connectée je suis, connectée je reste
C’est ainsi que je me surprends à consulter mon smartphone dès le premier pied posé sur le sol. En manque ? Non, je gère ! Mais là, c’est parce que je suis abonnée à de nombreux comptes pédagogiques, éducatifs, de recherches en sciences cognitives. C’est pour le boulot, quoi ! J’ai même celui du chef ! On ne sait jamais, si un décret était publié en pleine nuit. Ou si je manquais un #cequefaitunprofdesessoiréesquandilréussitàgarderunoeilouvertaprès21heures, une MAJ, une astuce TICE, une demande de ma TL, mon dernier MOOC ou le commentaire d’un following. Ma journée en serait toute transformée !
Connectée, connectée, est-ce que j’ai une gueule… de connectée ?
Des crampes dans les doigts, le cou rigide, les yeux qui piquent : tous les symptômes de l’accro, d’après ce que j’ai lu sur Mondoc en ligne. Du coup, je me suis promis que mon prochain « congé de fin de semaine » ne serait pas du même acabit : no web, no PC, no RS. Un jeûne numérique hebdomadaire. Juste quelques copies, le marché, du vélo, un pique-nique et des relations humaines ! Oui, mais pas dans le village d’à côté : il n’y a jamais assez de réseau…