Un parent d'élève a interpellé le Conseil d'État pour abroger la circulaire interdisant l'usage et l’enseignement du point médian et de règles de l'écriture inclusive à l'école. Après examen de la demande, le Conseil d'État a publié sa décision en défaveur du requérant.
Interdire l'enseignement de l'écriture inclusive à l'école, notamment l'usage du point médian, est-ce illégal ? Faut-il mettre en place une « démasculinisation de la grammaire », comme le demandait un parent d'élève indigné par la circulaire du 5 mai 2021 ? Fin décembre, le Conseil d'État a tranché.
Quel texte fait débat ?
La circulaire du 5 mai 2021, relative aux « Règles de féminisation dans les actes administratifs », indiquait que l'écriture inclusive était « contre-productive » et « nuisible à la pratique et à l'intelligibilité de la langue française ». Ainsi, l'enseignement de l'écriture inclusive et le recours au point médian en classe est « à proscrire » selon le ministère. Pourtant, le plus souvent l'écriture inclusive passe par la féminisation de la langue et l'emploi de termes neutres lorsque cela est possible, sans forcément utiliser de point médian.
Le parent d'élève demandait au Conseil d'État « l’annulation des décisions par lesquelles le ministre chargé de l’Éducation nationale a implicitement rejeté les demandes d’abrogation de la circulaire du 5 mai 2021 qui lui ont été adressées ». Après examen de la circulaire, l'instance a jugé qu'elle n'allait pas à l'encontre de la Charte des droits fondamentaux de l'UE, puis a rejeté la requête. Elle justifie cette décision par la simplification de la langue française et de la lecture pour les élèves, sous couvert d'égalité des chances.
Toutefois, rien n'empêche réellement les enseignantes et les enseignants d'avoir recours à une autre forme de l'écriture inclusive. C'est possible en proposant toujours le masculin et le féminin des mots, sans utiliser le point médian, comme dans la phrase précédente.