"Depuis 10 ans, je rêvais de l'adapter en France..." nous confie Jean Nemo, fondateur de la Librairie des Ecoles. En 2018, mission accomplie : la collection Kumon compte déjà 8 titres, pour les enfants de 2 à 6 ans. Différenciation, réussite scolaire, auto-apprentissage, remédiation... L'éditeur nous présente les points-clé de cette méthode inédite venue du Japon.
Dans quelles circonstances avez-vous découvert la méthode Kumon ?
A l'époque de la création de la Librairie des Ecoles, j'étais allé au salon du livre de Francfort. Une amie japonaise m’avait parlé des méthodes utilisées dans son pays. Mais à ce moment, les droits n'étaient pas à vendre. La porte s'est ouverte il y a seulement 2 ans, notamment grâce au succès de la méthode de Singapour ici, ou encore de celui des livrets Montessori. A la base, la méthode est un cours de soutien scolaire qui s'appuie sur des fiches minutieusement conçues.
Pouvez-vous nous présenter cette méthode ?
Kumon est un réseau de soutien scolaire (le premier au monde) qui s'appuie sur l'utilisation de fiches progressives et autocorrectives. Ces fiches ne sont que la partie émergée de l'iceberg : elles s'inscrivent dans une méthode. Cette méthode n'est ni constructiviste (ce qui peut générer une surcharge cognitive), ni trop répétitive. Elle propose un découpage des apprentissages en objectifs pédagogiques simples, avec une planification rigoureuse. J'ai coutume de rappeler la règle du 90/10... Pour maîtriser une nouvelle compétence il faut respecter un équilibre : s'appuyer sur 90 % de choses connues pour apprendre 10 % de choses nouvelles. C’est aussi une pédagogie « low-tech », ce qui me plait beaucoup : une fiche, et un crayon suffisent !
Vous parlez aussi d’éducation positive...
Absolument. On le voit très bien dans les conseils donnés aux parents dans les ouvrages. L'idée est que l'enfant se confronte à lui-même et mesure ses progrès sans le poids du regard des autres. C'est un apprentissage de la liberté ! Dans les centres Kumon, l'enfant se chronomètre lui-même, et l'enseignant est en retrait. L'élève peut se réconcilier avec le travail scolaire, prendre confiance en lui. C'est un outil de remédiation, mais à partir duquel l'enfant pourra aller au-delà des programmes.
Comment les enfants ressentent-ils ce travail ?
On propose à l’élève de s'arrêter juste au moment où il voudrait encore en faire un peu plus, afin de maintenir sa motivation pour le lendemain ! Surtout, l’enfant est rassuré de travailler à son propre rythme.
Les titres abordent les mathématiques et la motricité fine, mais également la créativité...
Ce titre est très ambitieux. Il aborde la créativité, et paradoxalement, il est très guidé. L'enfant débute par des exercices sur la tenue du crayon, la reproduction de modèles, puis les espaces blancs prennent de plus en plus de place, jusqu'aux dernières fiches où le paysage est quasiment vide et tout à inventer !
Cette méthode sera-t-elle déclinée pour les élèves plus âgés ?
En tant qu'éditeur, on commence par le début, et donc les tout petits. Puis on va progressivement monter dans les niveaux. Partout dans le monde, cette méthode est utilisée jusqu'en classe de terminale...