La Classe n° 334 décembre 2022

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LA CLASSE • N° 334 • 12/2022 • 3
É dito N O T A B E N E
Élèves DYS et avec TDAH
Repérez plus facilement les
troubles dys et de l’atten-
tion chez vos élèves ! Outre
des définitions, des repères
selon les cycles ou encore
le point sur le rôle des
spécialistes et de l’ensei-
gnant, ce guide pratique
délivre des conseils et
de nombreux exemples
d’aménagements pour aider les enfants à
surmonter leurs difficultés.
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« Je m’entraîne et révise
avec les Mystik’s »
Cette sympathique collection de fichiers
d’activités est idéale pour réinvestir les
acquis au fil des périodes
de l’année. Destinée aux
classes de CP, la première
série porte sur les notions
de français. Guidés par
les fameuses mascottes
de Mysticlolly, les élèves
s’exercent avec plaisir
à l’écriture, la lecture,
la compréhension et la
grammaire, à travers des
exercices variés et gaiment illustrés, sur le
thème des continents.
Disponible uniquement sur le site
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Tout mal considéré…
Il n’est pas sûr qu’une revalorisation salariale, si ample
soit-elle, suffise à endiguer la crise des vocations liée au métier
d’enseignant. À l’heure où le spectre du chômage n’effraie plus
les jeunes diplômés, courtisés qu’ils sont par le privé, même la
sécurité de l’emploi offerte par la Fonction publique n’apparaît
plus comme le Graal.
Le fait est que le métier non plus ne fait plus rêver, et pas
seulement en raison du durcissement des conditions de travail :
la question de la considération sociale est sans doute une cause
à ne pas négliger. Hier respecté, admiré, craint, le professeur est
aujourd’hui brocardé, contesté, bousculé lorsqu’il n’est pas tout
simplement agressé. Il a chu de son piédestal, il n’est plus le
« maître ».
L’illustration la plus saisissante, de ce point de vue, tient
tout entière dans un programme estival vu sur M6 : Comme
des gosses. Ces pastilles prétendument humoristiques, qui
mettaient en scène une galerie de profs des écoles totalement
déjantés, hystériques, empilaient les clichés les plus éculés sur la
profession : paresse, incompétence, j’en passe et des pires. Il est
loin le temps où le service public présentait un Instit aux valeurs
humanistes affirmées, investi corps et âme dans sa mission.
Voilà qui est révélateur de la façon dont les médias véhiculent
(façonnent ?) l’image altérée d’une profession auprès d’un public
qui ne voit pas plus loin que son écran. Ainsi des plateaux télé,
où l’on nous persuade de la baisse du niveau des élèves à coup
d’études ou rapports assénés sans mise en perspective, si ce
n’est le commentaire d’une enseignante en reconversion aux
idées ultraconservatrices. Et que dire des réseaux sociaux qui,
lorsqu’ils font le buzz sur un prof de maternelle, c’est parce
qu’il est tatoué des pieds au blanc des yeux… ?
Heureusement, chaque rentrée nous offre son lot de films ou
documentaires qui montrent tout ce qu’il y a d’admirable dans
l’action d’enseigner, comme cette année La cour, La cour des
miracles ou Être prof. Mais ces productions n’atteignent souvent
qu’un public restreint, fidèle d’Arte et des salles obscures.
Décidément, le chemin risque d’être long avant que le métier
d’enseignant redevienne, aux yeux de nos
concitoyens, le plus beau métier du monde…
Ivan Collignon ,
rédacteur en chef