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• LA CLASSE N° 289 • 05/2018
NOM :
DATE :
Le ballon d’or
10A
>
Lis cet extrait du
Ballon d’or
, le roman d’Yves Pinguilly.
Bandian vit à Manoko, un village guinéen, en Afrique. Il adore le football et voudrait devenir
un grand joueur. Un jour, il déclenche involontairement un incendie dans la case du forgeron
en tirant avec son nouveau ballon. Il quitte alors son village et se réfugie à Conakry, la
capitale, où son talent est rapidement repéré. Il intègre même une école de football et doit
jouer prochainement un match de Coupe contre l’équipe des
Castors
de Kindia. Remplaçant au début du match,
l’entraîneur l’appelle pour prendre, après la mi-temps, la place de Touré, un joueur blessé.
[…] À la reprise, Bandian fit des étincelles. Les
Castors
s’étaient beaucoup usés en première
mi-temps et le petit plus toujours nécessaire pour marquer leur manquait. Bandian, plus vif
qu’une mouche à feu dans la nuit, plus zigzagant qu’un moustique, était partout. Il anticipait
l’action et passait : petit pont. Il relançait la contre-attaque et débordait : grand pont. Quand
il réussit une belle reprise de volée qui rencontra l’estomac du goal, il fut totalement mis en
confiance et redevint d’un coup, dans sa tête et dans ses jambes, la gazelle de Makono.
C’est lui qui marqua le premier but, un but enfantin comme en marquent les grands joueurs
qui n’ont jamais oublié que le football est avant tout un jeu. Il loba le gardien qui s’était trop
éloigné de sa cage. Le ballon glissa par petits bonds, comme à petits pas, au fond des filets.
Le reporter de la radio nationale s’égosillait pour apprendre à toute la Guinée qu’un
nouveau champion venait de naître ; qu’un nouveau milieu de terrain était arrivé pour servir
la Guinée.
À Makono, sous le baobab du village, Kanimadi, Keita-Radio-Kankan et les autres plus Sara
écoutaient le reportage. Le but de Bandian avait déclenché des clameurs !
À Kindia, sur le terrain, c’étaient tam-tams, cris, sueur. Tam-tams, chants et le ballon d’un tir
de vingt mètres feinta Abdou.
Conakry 1 – Castors de Kindia 1.
Il ne restait plus que dix minutes à jouer. Tout était à refaire.
Tous les supporters de Conakry se mirent à crier BAN-DIAN, BAN-DIAN. Très vite,
la musique accompagna leurs cris et, de plusieurs côtés du stade, monta une chanson qui
disait seulement BAN-DIAN-TAM-TAM- BAN-DIAN-TAM-TAM- BAN-DIAN-TAM-TAM.
Ce fut assez.
Bandian avala la comptine rythmée et attaqua encore. Il fit chanter le ballon pour répondre
au chant des supporters. Il attaqua, oui, comme un feu de brousse poussé par l’harmattan.
C’est sur une rentrée de touche qu’il devint maître du ballon, quand, du droit, il tira
sèchement à ras de terre, les deux yeux fixés non pas sur le but adverse, mais sur le ballon.
Deux à un ! Score final !
Pour le premier tour de la Coupe, l’équipe de l’école de Conakry venait d’éliminer les
Castors
de Kindia.
Extrait de
Le ballon d’or
d’Yves Pinguilly, Rageot Romans © Rageot, 2017.
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