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• LA CLASSE MATERNELLE • N° 279 • 05/2019

MA VIE

D‘INSTIT

Comment vous êtes-vous lancée

dans la pédagogie Montessori ?

J’ai d’abord découvert le livre de Céline Alvarez,

puis ses vidéos. J’ai lu des blogs, d’autres ouvrages

(notamment ceux de Catherine Gueguen), des

livres sur les intelligences multiples, sur des

expériences d’écoles privées comme le livre de

Caroline Sost, fondatrice de Living School… C’est

à ce moment que j’ai commencé à échanger

sur mes pratiques avec une collègue qui venait

d’arriver (mais qui bénéficiait

de 15 ans d’ancienneté). Nous

avons décidé de nous former l’été

suivant à la pédagogie Montes-

sori pour vraiment franchir le pas

en classe.

Que retiendriez-vous

de ces formations ?

Une image. Celle qui considère

que l’enfant est comme une

plante qui pousse. Nous, éducateurs, sommes

présents pour aménager : terreau, eau, soleil.

Mais si on tire sur la plante pour qu’elle grandisse

davantage, tout ce qu’on risque est de la fragiliser

et de la casser. Dans l’Éducation nationale, l’édu-

cateur est plutôt celui qui impose. Tandis qu’en

Montessori, il est celui qui aménage les conditions

pour que chaque enfant s’empare de ce qu’il a

à prendre.

>

Retrouvez l’interview complète

sur

www.laclasse.fr

>

Suivez la classe d’Émilie sur

Instagram

 :

Émilie99022

Enseignante dans l’académie de

Versailles, Émilie a fait le choix de

se former – en dehors des circuits

institutionnels – pour proposer à ses

élèves des éléments de la pédagogie

Montessori. Collaboration avec

des collègues, expérimentation,

adaptation… elle nous raconte

l'évolution de sa pratique

professionnelle.

Pouvez-vous nous dire

quelques mots sur

votre école à Massy ?

C’est une école maternelle de

6 classes + 1 classe passerelle

(TPS) en REP, avec une moyenne

de 24 enfants par classe. On

privilégie les doubles niveaux

avec des petits pour les rendre

plus autonomes et plus à l’aise

avec le langage, car le public de

l’école est homogène culturellement et nous avons

beaucoup d’enfants allophones, inhibés aussi.

Vous vous êtes rapidement formée

à la pédagogie Montessori…

Oui, je me suis intéressée aux pédagogies alterna-

tives pendant mon année de stage. Je remarquais

que les enfants n’étaient pas épanouis, étaient

souvent contraints dans des activités qui n’avaient

pas de sens. J’avais l’impression d’être toujours

sur leur dos. J’étais épuisée après 2 jours de classe

et pas très heureuse non plus. Je ne voyais pas

comment tenir ce rythme.

Émilie

«

L’éducateur

Montessori aménage

les conditions pour

que chaque enfant

s’empare de ce

qu’il a à prendre.

»

par Florent Denéchère