MA VIE
D‘INSTIT
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• LA CLASSE MATERNELLE • N° 277 • 03/2019
par Florent Denéchère
les épreuves du CRPE ont changé depuis mon
obtention, donc je dois vraiment travailler.
Pouvez-vous revenir sur le début
de votre carrière ?
En tant que professeure des écoles stagiaire, j’ai
d’abord enseigné à des CE1. Puis
en T1, j’ai eu 4 classes à 25 %
(1 classe de PS, 2 classes de CP,
1 classe de CM1). En T2, j’ai eu
une classe de CM1 (à 31 élèves !),
puis, les 2 dernières années, des
classes de CP. La première année,
j’ai tâtonné, mais, la deuxième
année, j’ai pris beaucoup de
plaisir. Quel bonheur de voir les
élèves apprendre à lire ! On a
partagé de beaux moments aussi
en classe découvertes avec ces CP…
Il s’agissait pour vous
d’une seconde carrière…
Effectivement, j’ai travaillé pendant 2 ans dans
l’industrie agro-alimentaire, mais je n’y trouvais
plus de plaisir. C’est en parlant avec mes cousines
que l’évidence s’est imposée : enseigner, partager,
être en contact avec les enfants. À 24 ans, j’ai
donc repris mes études pour obtenir le master
MEEF…
Dur, dur de quitter certaines
académies… Solène, professeure
des écoles pendant 5 ans à Versailles,
en a fait l’amère découverte. Par suite
du refus réitéré de son employeur
de lui accorder une mutation, elle a
finalement décidé de démissionner
pour repasser le concours dans
l’académie de son choix.
Comment se passe
cette préparation ?
Je me suis donné 7 mois pour
préparer le concours à fond.
C’est très surprenant de devoir
démissionner pour repasser le
même concours, mais je ne suis
pas la seule. Les mutations sont
si difficiles. Sans le soutien de
ma famille, je n’aurais pas pu
franchir le pas. Dans mon cas,
on n’a pas droit aux indemnités
chômage, et il y a un délai de
carence de 3 mois pour le RSA. Pour le moment,
je ne touche que 22,53
€
par mois, pas assez
bien entendu pour prendre un logement…
Comment se passe cette année ?
C’est particulier. Je n’ai pas de salaire, je suis
revenue habiter chez mes parents, et je travaille
8 heures par jour le concours CRPE. Je suis très
heureuse d’être de retour dans mon Sud natal,
mais se plonger pendant 7 mois dans le concours
est très difficile à certains moments. D’autant que
Solène
«
C’est très
surprenant de devoir
démissionner pour
repasser le même
concours, mais je ne
suis pas la seule.
»