![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0008.jpg)
8
• LA CLASSE MATERNELLE • N° 301 • 09/2021
HUMEURS
CHRONIQUE D’ÉCOLE
par Christophe Baudot, ISFEC l’Oratoire
À chacune des formations
initiales ou continues que
j’anime, je fais toujours le
même constat : pour chercher
des solutions à leurs question-
nements, les participants se
réfèrent à leur expérience.
Quoi de plus normal ? Si nous
voulons progresser dans notre
métier, il faut bien partir de
notre vécu qui sert de puissant
guide, qui nous indique
précisément ce qui se
produira si nous mettons
en place telle aide pédago-
gique, si nous utilisons tel
matériel, ou si nous organi-
sons notre groupe de telle
manière. Personne mieux
que nous ne peut savoir
ce qui est bon pour nous.
La liberté pédagogique
heureusement préservée
nous invite à décider de
nos choix en conscience.
Suivre le chemin
de l’enfant
Mais nos propositions
pédagogiques sont-elles
conformes à la bonne
compréhension de nos
élèves, à leur évolution ?
Les aident-elles à mieux
app r end r e ? Comme
eux, nous essayons, nous
cherchons, nous tâtonnons
pour trouver le chemin
qui va les mener vers les
apprentissages. Mais sommes-
nous au clair avec ce chemin ?
Nous pensons que ce que nous
avons mis en place fonctionne,
parce que d’autres avant nous
l’ont déjà testé ou parce que
notre propre expérience nous
invite à faire des choix qui nous
paraissent évidents.
Mais qui nous dit que les
enfants ont réellement appris ?
Qu’ils ne se contentent pas
d’appliquer des consignes ?
Des apparences trompeuses
L’évidence née de l’expé-
rience est-elle la meilleure
conseillère ? Avisons-nous
seulement du temps qu’il a fallu
à l’homme pour comprendre
que la Terre tourne autour du
Soleil, alors que le contraire
semble apparemment si
évident. Il en va de même
dans les apprentissages :
pour comprendre le
monde, les enfants doivent
parvenir à se détacher de
leur expérience immédiate,
ce qui prend beaucoup de
temps : ils doivent non
seulement intégrer leurs
découvertes, mais aussi
opérer une transforma-
tion mentale propre à les
extraire des apparences
qui, grâce ou à cause de
leur vécu, sont devenues,
comme pour les adultes,
des évidences. Pour
apprendre, ils doivent donc
transformer leur réalité
intérieure, leur logique,
le système qu’ils se sont
construit pour en construire
un nouveau.
Comment les y aider ?
Rendez-vous le mois
prochain.
◗
Se méfier des apparences
(1/2)
© C. Baudot