L’année dernière, le nombre d’enseignants ayant quitté volontairement l’Éducation nationale a atteint des records. Entre crise de recrutement et départs précipités, les chiffres inquiètent le gouvernement.
Si le ministère tente de revaloriser le métier enseignant à travers les discussions sur les salaires, les enseignants qui abandonnent leur poste sont de plus en plus nombreux. Selon le Bilan Social publié par le ministère, en 2020-2021, 2 411 professeurs ont quitté leur poste volontairement (1 584 ont démissionné et 827 ont signé une rupture conventionnelle). Ce taux est le plus grand observé depuis quelques années. Il a presque doublé par rapport à l’année 2017-2018 durant laquelle 1 232 enseignants ont choisi de quitter l’Éducation nationale définitivement. Ces chiffres sont particulièrement inquiétants dans le premier degré. En 2020-2021, 1 447 professeurs des écoles ont quitté leur poste contre 945 l’année précédente. Auparavant, il s’agissait surtout de stagiaires, mais les titularisés ayant 5 ans ou plus de carrière représentent désormais la moitié des départs volontaires.
Cela soulève plusieurs questions, à propos des conditions de travail des professeurs, des salaires, du matériel à disposition pour faire cours, etc. Seuls face à leur classe, les enseignants avouent se sentir abandonnés au quotidien et attendent davantage de soutien de la part du gouvernement. Le métier est de plus en plus difficile à vivre, comme en témoignent plusieurs tribunes écrites par des professeurs (voir notre article à ce sujet).
Pap Ndiaye cherche à tout prix à redynamiser l’attractivité du métier enseignant, via la revalorisation des salaires et des formations pour améliorer le recrutement. Il a rappelé au micro de France Culture le 22 février dernier qu’il y avait urgence à agir « parce que nous aurons besoin dans les années à venir de recruter des dizaines de milliers de professeurs ».
Les alertes se multiplient, le milieu enseignant attend des réponses fortes.
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